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{ARTISTE ASSOCIÉE AU TRIANGLE, RENNES}

(2016 - 2019)

ARTISTE ASSOCIÉE
Le Triangle – Scène conventionnée danse, Rennes

De 2016 à 2019, Latifa Laâbissi est artiste associée au Triangle. Le programme de résidence élaboré avec cette structure d’accueil chorégraphique est très riche et s’articule entre la production et la diffusion des œuvres, un travail de rencontres et d’échanges avec les habitants du territoire, le quartier du Blosne, ainsi que les acteurs du théâtre et une réflexion sur la formation. Le programme détaillé est pensé et discuté chaque saison entre les différentes équipes.

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Ruser l’image, des rêves et des rages
Projet de territoire
Septembre 2017 - juin 2018
du 22 au 26 octobre 2018

Pour Ruser l’image, Latifa Laâbissi et Le Triangle ont composé un groupe de 15 jeunes du quartier du Blosne, invités à se réunir tout au long de la saison avec Latifa Laâbissi, afin d’échanger et de réfléchir autour de préoccupations communes proches des questions postcoloniales. Les ateliers ont pris des formes variées, entre travail sur le corps, débats, discussions, projections de films… Ruser l’image est un projet en mouvement, en prise avec les questionnements d’une jeunesse multiple et surprenante. Latifa Laâbissi n’a pas souhaité déterminer à l’avance l’aboutissement du projet.
Il a évolué et s’est construit au fur et à mesure avec les jeunes, à partir du présupposé que tout est possible en art. La chorégraphe leur a proposé de venir avec leurs envies, leurs images, leurs rêves, pour construire ensemble un show. Ce travail performatif a été repris à l’automne 2018, lorsque Latifa Laâbissi a échangé avec un groupe de jeunes danseurs hip-hop du Triangle.

Présentation du groupe Ruser l’image
En 2012, après plusieurs années de collaboration avec Latifa Laâbissi, notre état d’indignation et l’aspiration à une transformation nous a conduites à concrétiser notre volonté de créer un espace de travail concentré sur la manifestation de ces réalités dans le champ de l’art. Ruser l’image réunit Mathieu Kleyebe Abonnenc, Lotte Arndt, Patrick Bernier, Olive Martin, Latifa et moi-même, autour de préoccupations communes liées à notre présent postcolonial. Un terme débattu au sein de notre groupe, car son préfixe est bien souvent appréhendé comme un dépassement des processus coloniaux (or, qu’en est-il des néocolonialismes contemporains ?), où court le risque de réduire les luttes et les réalités actuelles à ce seul passé, ce qui pourrait traduire une forme de nostalgie bien-pensante, masquer la complexité du présent et les différences de situation à l’échelle monde. Nous rassembler, artistes et théoriciennes, déjà impliquées dans la déconstruction de ces représentations, pour appréhender ensemble des questions urgentes (failles du « modèle républicain d’intégration », politiques d’immigration, assignation identitaire, différenciation, montée de l’extrême droite) nous a semblé essentiel, et ce, sans tomber dans un catastrophisme simplificateur. Il nous paraît important de contribuer à l’introduction de certains questionnements dans le champ artistique en France, pour renforcer l’ouverture de ce dernier aux enjeux posés par les nouvelles géographies internationales de l’art et aux discussions sur les apports des théories culturelles, postcoloniales et décoloniales.

Emmanuelle Chérel

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Habiter
Février - novembre 2019

Habiter est un solo créé en 2007 par Latifa Laâbissi dans un espace quotidien, ou plus précisément chez l’habitant.
Sans rien changer à l’agencement de son hôte, elle investit cet espace et laisse à ce dernier le soin de décider d’assister ou non au déploiement de sa proposition.
Dans le cadre de sa résidence au Triangle, Latifa Laâbissi a proposé de réactiver cette pièce et d’en revoir les modalités : il s’agira d’une proposition en duo, où la chorégraphe interviendra chez l’habitant avec un des trois danseurs du Triangle investis dans ce projet — Nathalie Salmon, Stanislas Doki et Céline Yavetz.
Deux représentations avec chacun des trois danseurs auront lieu entre février et novembre 2019.